UNE BALTIC CHEZ LES GONES

CONSTRUCTION D'UNE 232 TA D'ORIGINE PLM
AVEC CHÂSSIS MOTEUR FLEISCHMANN

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     L’avant du tablier « long comme un jour sans pain », conséquence d’une courte chaudière (identique à celle des 230 A). L'arrière curieusement prolongé comme à l'avant par le tablier à l’inclinaison typique, cas unique à ma connaissance. Pour moi cet aspect singulier appuie le charme suranné qui se dégage de cette locomotive. Je la préfère à sa soeur 232 TB, que je vais présentement vous « pourrir » : du fait de sa plus longue chaudière (identique à celle des 140) elle n’est pas aussi mignonne. L’arrière s’arrête "tout droit", cest du brutal, où est l’élégance, je vous le demande ? Bien sûr à chacun ses goûts, mais vous l'aurez compris, j'en pince pour « la Téhâ », beauté du temps des années folles.
« Si vous êtes comme ci, empoignez vos z’outils.
Si vous êtes comme ça, faites comme moâ »
Elle vous plaît, à vous aussi ? Alors si vous êtes adeptes des modèles personnels originaux, à votre tour relevez vos manches.
     Je vous propose une construction relativement facile, à condition de ne pas modifier l’emplacement du bloc-cylindres et par conséquent les embiellages de distribution. Plus difficile et réservée aux constructeurs aguerris : l’option « reconstruction » de cette partie. L’idée est de réutiliser le châssis d’une 232 allemande Fleischmann (Réf. 4078). Pourquoi une machine de la DB avec ses roues rouges, et pas une SNCF ? Parce que ces dernières sont plus rares et difficiles à trouver d’occase, alors que sur les plates-formes « î-bé et Cie »  les allemandes y’en a à la pelle à moins de cent boules, c’est correct. Et puis les roues comme le châssis, ça se repeint en noir mat. Vous êtes rétif à l’internet et pas doué pour ces recherches ? Je ne suis donc pas seul. Et bien faites comme moi : demandez  à un ami de votre club ou autre relation qu’il le fasse pour vous.
     Avec ce châssis-moteur costaud et increvable, son fonctionnement sans faille, on économise une grande partie du travail. Le programme : d’abord assembler les éléments de la superstructure en photogravure, puis préparer le corps cylindrique à partir d’un tube de cuivre ou électrique diamètre 18 mm, enfin adapter les découpes sur le tablier pour laisser le passage à la moto-transmission Fleischmann.

                       Eric Seibel – septembre 2023/janvier 2024

 

MACHINES ÉTUDIÉES POUR LES BANLIEUES

      Les 5301 à 20 réelles avaient été construites par Haine St Pierre (Belgique), les 5321 à 35 par Hainaut et les 5336 à 50 par Cail. Destinées à la traction des trains des banlieues de Lyon, Marseille et Nice, elles furent mises en service en 1913-1914 aux dépôts de Paris (2 unités), Villeneuve (13), Montargis (10), Marseille (7) et Nice (18). Entre 1920 et 1937, elles furent toutes équipées de la surchauffe (sauf une : la 5341). Regroupées une première fois à Lyon-Vaise à partir de 1924, la totalité en 1927, cette série était emblématique du service de la banlieue lyonnaise, même si dans les années 30 quelques unités furent envoyées un temps dans d’autres dépôts : Grenoble, Badan, Carnoules, Vénissieux, et Clermont-Ferrand. Ce dernier utilisa ses 4 machines de 1935 à 1943, entre autres pour les navettes entre Riom et Chatel-Guyon.
      A la création de la SNCF, environ les deux tiers restaient affectées à Lyon-Vaise, et la totalité de la série y était de nouveau regroupée au 1er janvier 1945. Mais une bonne partie était déjà garée en R.D., certaines avariées lors du terrible bombardement du 26 mai 1944. Il n’en restait que très peu en état de marche. Ces survivantes furent dès lors le plus souvent reléguées aux trains de service et de travaux. Les dernières ont été radiées en 1950.

 

LES ÉTAPES DE LA CONSTRUCTION

ÉTAPE 1, LA SUPERSTRUCTURE

Elle est réalisée avec la plaque de photogravure disponible. L’ordre d’assemblage des éléments est expliqué sur la notice jointe.

 

Sous le tablier, à l’arrière, un réservoir d’air est posé de chaque côté. Du côté droit, la prise et la transmission du Flaman.

 

Sur le tablier avant, pose de la pompe à air côté droit, du générateur d’acétylène côté gauche, et de mains-montoirs au-dessus des marchepieds. Dessous, un cric est suspendu côté droit.

 
ÉTAPE 2, DÉMONTER LA FLEISCHMANN

Une seule vis à ôter dessous permet de séparer la superstructure du châssis.

 

Une seule vis à ôter sous chaque bogie pour le séparer de son support. Ce dernier est juste emboîté par son timon sur l’articulation.

 

Les manivelles sont simplement encliquetées dans le trou carré du tourillon de la roue accouplée motrice.

 

Une seule vis à ôter pour libérer les embiellages de distribution.

 

Le dessous de châssis est déposé en écartant les joues avec la lame d’un couteau.

 
ÉTAPE 3, ADAPTER LE CHÂSSIS

Traçage des découpes à exécuter à l’arrière, selon le plan.

 

Découpe des volumes en trop, à la scie à métaux, sans démontage. Serrage de  la pièce dans un étau (appui sur les formes au-dessus des roues).

 

Agrandissement des découpes dans le tablier selon le plan, à l’aide de disque à tronçonner et fraises montés sur mini-perçeuse.

 

A l’avant, une entretoise d’épaisseur 1.50 mm règle la hauteur entre châssis et tablier, tout en rigidifiant ce dernier.

 

A l’arrière, une pièce en métal ou Plasticard est confectionnée selon le plan et assemblée au châssis, pour la fixation à la superstructure. Les trous des têtes de vis sont fraisés.

 

Prolongement du timon du bogie arrière, par ajout d’un boîtier NEM derrière celui d’origine.

 

Deux millimètres de Zamack sont retirés en haut par meulage, et en bas du fraisage pour la tête de vis.

 

Assemblage d’essai du châssis avec la superstructure.

 
ÉTAPE 4, PRÉPARER LE CORPS CYLINDRIQUE

Le corps cylindrique est découpé aux cotes indiquées sur le plan, à partir d’un tube laiton ou plastique diamètre 18 mm.

 

La boîte à feu est une tôle de laiton pliée en forme du « U ». Une paroi est soudée à l’arrière, et reçoit une vis M2 pour la fixation contre la paroi de l’abri.

 

Le raccord entre le tube et la boîte à feu est réalisé au Sintofer. Des trous sont percés pour recevoir les différents accessoires.

 

Ajustement des fixations avant et arrière avec la superstructure.

 

Les tubulures d’admission de vapeur sont représentées par des sections de fil de cuivre rigide du bâtiment, de section « 2,5 carré ».

 
ÉTAPE 5, HABILLER LES BOGIES

Faux-longerons pour les côtés des bogies : des bandes de chutes de laiton (ép. 0.30), largeur 9 mm, longueur 48, sont soudées, pour être découpées ensemble selon le plan. La pièce de dix centimes est le gabarit idéal pour les arrondis.

 

Les côtés du support en plastique rouge sont meulés pour diminuer leur épaisseur et permettre une bonne accroche pour la cyano.

 

Sur le bogie lui-même, les équipements de freins son remplacés par des pièces M.T. Réf. fr 01, plus conformes pour une loc’ PLM.

 

Sur les côtés du support de bogie - uniquement celui du bogie arrière - 3 ajours sont percés en bas au centre. Après peinture noir mat, le support et le bogie sont assemblés et encliquetés au châssis.

 

OPTION POUR MODÉLISTES AGUERRIS :
NOUVEAU BLOC-CYLINDRES
ET EMBIELLAGES DE DISTRIBUTION

A l’avant, supprimer (scie à métaux) cette partie du châssis.

 

Il faut surfacer bien horizontalement la portée pour le bloc-cylindres. Un autre trou est percé et taraudé M2, à 2 mm devant celui existant.

 

Ajustement d’un nouveau bloc-cylindres sur ce nouvel emplacement.

 

Montage d’essai avec le tablier.

 

Nouvel embiellage, avec réutilisation des parties avant et des manivelles Fleischmann. Coulisses M.T. Réf. mik 13, petites bielles et glissières de crosses de la plaque div 109.

 

Perçages à l’arrière du bloc-cylindres et collage des glissières et guides de tiges de tiroirs à la résine époxy.

 

La tige de fixation horizontale de la glissière ne sera pas utilisée, mais elle n’est pas coupée pour le moment, car elle facilite les manipulations pour l’ajustement pendant la prise de la colle. Pose d’une vis de 1 mm en haut du pendule.

 

D’un support de coulisses Réf. eta 05, ne garder que les chapes avec 5 mm de la barre de support. Perçage Diam. 1.50 mm et taraudage M2 sous le bloc de Zamack.

 

Le trou est fraisé et la pièce fixée sous le bloc de Zamack au moyen d’une vis t.f. M2.

 

L’ensemble bloc-cylindres/embiellages prêt. Un écrou spécial (plus petit que ce  « normalisé », donc plus discret) sera posé au final.

 

Grâce à cette vis en haut du pendule, la partie arrière de l’embiellage reste démontable séparément.

 

Assemblage provisoire et galop d’essai avec ces nouveaux embiellages.

 

En voulant réduire la largeur du bogie entre les cylindres, j’ai massacré son articulation. Nouvelle pièce avec le même système qu’à l’origine, tirée d’un profilé laiton forme « U » de 10 mm

 

Nouveau support en tôle de laiton. Refaire cet ensemble support pour le bogie permet de repositionner conformément ce dernier (un peu trop en arrière sur le modèle d’origine).

 

Une fois positionné (axe du bogie aligné avec les marchepieds), immobilisation du support par 4 points de soudure.

 

Le bogie est équipé de freins Réf. fr 01et d’un ressort à la compression.

 

La nouvelle pièce d’articulation est mise en place avec l’axe d’origine. Le ressort à la compression s’appuie sous elle.

 

Liaisons électriques prêtes et reliées y compris les polarités captées par les bogies, et alimentation pour les futures LED des fanaux. Le châssis moteur, peint en noir mat, est prêt à recevoir embiellages et superstructure. Au dessus de la pièce d’articulation, une lame de Chrysocal la pousse vers le bas.

 

Pose des derniers détails fragiles sur la superstructure : sifflet, anneaux de levage, cadres de fenêtres. Prêt pour la peinture.

 
LE MODÈLE EN DÉCOR
 
 
PLANS
 
LECTURES INTÉRESSANTES
  • « Les locos-tender de route » Tome 4, (éd. Du Cabri), pages 124 à 151
  • « Des locomotives-tender un peu oubliées », « Le Train » N°54 et 55 (article d’André Lepage)
 
ÉLEMENTS UTILISÉS POUR LE MODÈLE 232 TA 2

Fleischmann

  • Modèle de loco type BR 78, Réf. 4078

Amf 87

  • Marches pour avant des caisses à eau Réf. A 425
  • Peinture en bombe vert 306 RailColor
  • Lettres et chiffres en décalc’s Réf. D 003
  • Macarons TIA Réf. D 007
  • Noms de dépôts PLM/Sud-Est Réf. D 501

Interfer

  • Jeu de plaques de numérotation SNCF 5-232 TA 2

L’Octant

  • Barres de maillechort dressé, diamètres 0.40 et 0.50
  • Tôle laiton épaisseur 0.30
  • Vis et écrous M2
  • Profilé laiton section rectangulaire 1.50 X 1 Réf. P 1449
  • Pour l’option « nouveau bloc-cylindres et nouveaux embiellages de distribution », ajouter : vis M1X 6 Réf. V 352 et écrous spéciaux de 1 mm Réf. VP 452

Mecanic Trains

  • Plaque de photogravure pour la superstructure, Réf. baltic 04
  • Ensemble d’éléments en imp3D (dômes, berceau et porte de b.f., réservoirs)
  • Cheminée Réf. chem 08
  • Sifflet Réf. sif 01
  • Soupapes Réf. soup 07
  • Volant de porte de b.f. Réf. vol 05
  • Supports de fanal Réf. div 44
  • Jeu de marchepieds Réf. march 09 (demander 4 marchepieds longs)
  • Deux traverses de choc Réf. mik 06
  • Jeu de tampons Réf. T 06 (demander 4 tampons « loco »)
  • Paire d’attelages factices Réf. att 01
  • ½ accouplements de frein Réf. att 02
  • Paire de ½ accouplements vapeur Réf. att 03
  • Paire de chapelles Réf. div 35
  • Supports de mains courantes longs Réf. div 95
  • Supports de mains courantes moyens Réf. div 95
  • Petits leviers Réf. lev 04
  • Deux prises Flaman Réf. div 54
  • Deux paires de fanaux (Réf. fan 05 + fan 06)
  • Pompe à air « Fives-Lille » Réf. pomp 15
  • Générateur d’acétylène Réf. div 01
  • Paire d’équipements de freins de bogies Réf. fr 01
  • Cric Réf. div 27
  • Deux groupes de 3 bouchons autoclaves Réf. div 48
  • Cercles de chaudière Réf. div 92 c

Pour l’option « nouveau bloc-cylindres et nouveaux embiellages de distribution », ajouter :

  • Bloc-cylindres en résine, Réf. baltic 05
  • Paire de bielles motrices Réf. A/D 06
  • Support de coulisses Réf. eta 05
  • Paire de coulisses Réf. mik 13
  • Plaque de bielles de distribution Réf. div 109
  • Rivets pour les articulations Réf. riv 01